10/02/2008

lee hazlewood


J'avais déjà posté un truc sur Marginalia à propos de Lee Hazlewood, à l'occasion de sa disparition en août dernier. Maintenant, juste pour le plaisir, quelques titres en écoute:

- Pour Man (3:23) : l'amour et la mort, et l'impossibilité d'oublier... Une classique mais efficace montée en puissance à chaque couplet du côté des arrangements... tout en émotion et retenue à la fois dans l'interprétation... un bon exemple de ce dosage si particulier que l'on aime retrouver sur les titres les plus réussis de Lee. Love & Other Crimes LP, 1968.

- Your Sweet Love (4:02) : enregistré aux United Studios de Hollywood le 17 déc. 1965, avec l'orchestre de Billy Strange. Un canevas de chanson ultra-simple (4 accords), mais cette manière de dire ces paroles, sur ces cordes, avec cette voix, tout cela en fait une pièce d'un bloc, intègre et généreuse. Et romantique en diable, cela va sans dire. Sorti sur The Very Special World Of Lee Hazlewood, MGM 1966.

06/02/2008

the saints


Oh, pas vraiment sous-estimés, pas vraiment oubliés des histoires et des mémoires les Saints, mais quand même, je trouve qu'ils n'ont jamais vraiment occupé la place qu'ils méritaient: une place de tout premier plan dans le peloton de tête des groupes qui, dans la seconde moitié des années 70, ont réinjecté du sang neuf dans la musique .

Des Australiens. I'm Stranded, leur Anarchy in the UK, sort dès octobre 1976 en single, bientôt suivi de l'album du même nom. Hautement recommandable. En fait, le groupe existe depuis 1973, formé autour de Chris Bailey au chant et Ed Kuepper à la guitare. Mais en 1976-77 ils sont en pleine possession de leurs moyens, comme en attestent les enregistrements live de l'époque sortis il y a quelques années, capturés lors de concerts
en Angleterre et en Australie. La chanson I'm Stranded est saisissante: on ne comprend rien aux paroles sauf qu'il est vaguement question d'un serpent au téléphone au début puis, surtout, d'un type mal dans sa peau tout du long. L'essentiel est que le chanteur ponctue chaque couplet - comme sur la plupart des titres de l'album - de ALL-RIGHT! et de COME ON! impeccables, urgents et détachés à la fois, avec une aisance de trouducul qu'a ou qu'aurait dû lui envier Jagger, entre autres. Les riffs brûlent à chaque mesure, la rhythmique fonce sans hésiter et tout le monde est pressé d'en finir. (This) Perfect Day, One Way Street, Erotic Neurotic, No Time, Wild About You... Moins monolithiques que les Ramones, plus rock'n'roll que les premiers Clash, moins junks que les Heartbreakers, plus débraillés que les Pistols, moins chelous que les Stranglers, plus virils que les Damned, les Saints assurent et leur deuxième album, Eternally Yours (1978) est aussi bon que le premier, c'est à dire exemplaire.

Ensuite... des cuivres font leur apparition sur l'album suivant, le tempo ralentit nettement, la tonalité générale est plus bluesy. Le groupe semble décliner et pourtant on les retrouve de loin en loin sans Kuepper mais avec plaisir: quelques bonnes années chez New Rose dans les eighties, un disque solo de Bailey un peu monotone mais mélancolique en diable de temps en temps, des bandes live vintage & euphorisantes qui sortent à droite à gauche... on n'a même pas tout écouté, mais on sait que notre enthousiasme initial pour les Saints n'est pas près de se calmer.

liens: The Most Primitive Band In The World et The Kuepper Files.