03/11/2008

Y'en a marre




Léo Ferré - Y'en a marre

[en public à l'Alhambra 1961]

07/10/2008

ode to billy joe



Ode to Billy Joe - Bobbie Gentry [1967]

Ode to Billy Joe - Lee Hazlewood [1967]

Ode to Billy Joe - Tommy McCook & The Supersonics [196?]


compo : Bobbie Gentry - voir article wiki à propos de la chanson et des interprétations diverses qu'elle a pu susciter.

10/02/2008

lee hazlewood


J'avais déjà posté un truc sur Marginalia à propos de Lee Hazlewood, à l'occasion de sa disparition en août dernier. Maintenant, juste pour le plaisir, quelques titres en écoute:

- Pour Man (3:23) : l'amour et la mort, et l'impossibilité d'oublier... Une classique mais efficace montée en puissance à chaque couplet du côté des arrangements... tout en émotion et retenue à la fois dans l'interprétation... un bon exemple de ce dosage si particulier que l'on aime retrouver sur les titres les plus réussis de Lee. Love & Other Crimes LP, 1968.

- Your Sweet Love (4:02) : enregistré aux United Studios de Hollywood le 17 déc. 1965, avec l'orchestre de Billy Strange. Un canevas de chanson ultra-simple (4 accords), mais cette manière de dire ces paroles, sur ces cordes, avec cette voix, tout cela en fait une pièce d'un bloc, intègre et généreuse. Et romantique en diable, cela va sans dire. Sorti sur The Very Special World Of Lee Hazlewood, MGM 1966.

06/02/2008

the saints


Oh, pas vraiment sous-estimés, pas vraiment oubliés des histoires et des mémoires les Saints, mais quand même, je trouve qu'ils n'ont jamais vraiment occupé la place qu'ils méritaient: une place de tout premier plan dans le peloton de tête des groupes qui, dans la seconde moitié des années 70, ont réinjecté du sang neuf dans la musique .

Des Australiens. I'm Stranded, leur Anarchy in the UK, sort dès octobre 1976 en single, bientôt suivi de l'album du même nom. Hautement recommandable. En fait, le groupe existe depuis 1973, formé autour de Chris Bailey au chant et Ed Kuepper à la guitare. Mais en 1976-77 ils sont en pleine possession de leurs moyens, comme en attestent les enregistrements live de l'époque sortis il y a quelques années, capturés lors de concerts
en Angleterre et en Australie. La chanson I'm Stranded est saisissante: on ne comprend rien aux paroles sauf qu'il est vaguement question d'un serpent au téléphone au début puis, surtout, d'un type mal dans sa peau tout du long. L'essentiel est que le chanteur ponctue chaque couplet - comme sur la plupart des titres de l'album - de ALL-RIGHT! et de COME ON! impeccables, urgents et détachés à la fois, avec une aisance de trouducul qu'a ou qu'aurait dû lui envier Jagger, entre autres. Les riffs brûlent à chaque mesure, la rhythmique fonce sans hésiter et tout le monde est pressé d'en finir. (This) Perfect Day, One Way Street, Erotic Neurotic, No Time, Wild About You... Moins monolithiques que les Ramones, plus rock'n'roll que les premiers Clash, moins junks que les Heartbreakers, plus débraillés que les Pistols, moins chelous que les Stranglers, plus virils que les Damned, les Saints assurent et leur deuxième album, Eternally Yours (1978) est aussi bon que le premier, c'est à dire exemplaire.

Ensuite... des cuivres font leur apparition sur l'album suivant, le tempo ralentit nettement, la tonalité générale est plus bluesy. Le groupe semble décliner et pourtant on les retrouve de loin en loin sans Kuepper mais avec plaisir: quelques bonnes années chez New Rose dans les eighties, un disque solo de Bailey un peu monotone mais mélancolique en diable de temps en temps, des bandes live vintage & euphorisantes qui sortent à droite à gauche... on n'a même pas tout écouté, mais on sait que notre enthousiasme initial pour les Saints n'est pas près de se calmer.

liens: The Most Primitive Band In The World et The Kuepper Files.

31/01/2008

le journal du ghetto

Je ne sais plus qui disait que le reggae était le journal du ghetto. C'est évident pour la Jamaïque bien sûr, depuis l'euphorie ska qui suit l'Indépendance de l'île (1962), en passant par le rocksteady et toutes ces chansons sur les rude boys et la violence, les élections générales de 1970, etc., jusqu'à aujourd'hui. Vous voulez les news? Ecoutez le dernier titre de tel ou tel artiste, allez traîner chez ce disquaire, dans les soundsystems...

Mais en fait le reggae est le journal de TOUS les ghettos, car il y a là des récits de déportations et d'esclavage, des commentaires
désabusés ou enflammés sur la vie quotidienne, entre autres choses, en même temps que, plus globalement, une implacable mise à nu de la folie de Babylone... Le reggae nous parle aussi bien de nous-mêmes, de la fin des temps, de novembre 2005... le tout sur des beats imparables, avec des voix belles à tomber par terre, des musiciens hors-pairs et des producteurs roublards voire géniaux... que demander de plus?



Le premier album de LKJ, paru en 1978 en Angleterre, sous le nom de Poet & The Roots. Déjà avec Dennis 'Blackbeard' Bovell aux consoles, annonce tout ce qu'ils feront ensemble par la suite. En écoute: Dread Beat An' Blood


1978 est aussi l'année où sort - en Jamaïque cette fois - Armagideon Time, le célèbre morceaux de Willie Williams, sur la rhythmique du Real Rock de Studio One. Ce titre sera repris par les Clash (sur la face B du single London Calling, puis en version extended sur BLACK MARKET CLASH) et fera un retour remarqué en 1999 dans la bande-son du Ghost Dog de Jarmusch. Une réussite indiscutable, une mise en demeure enlevée, sur fond d'apocalypse, et sur laquelle il est EN PLUS POSSIBLE DE DANSER.

Stay around don't play around
This old town and all
Seems like I got to travel on

A lot of people won't get no supper tonight
A lot of people won't get no justice tonight
The battle is gettin hotter
In this iration, armagideon time

A lot of people runnin and a hiding tonight
A lot of people won't get no justice tonight
Remember to kick it over
No one will guide you - armagideon time

(W. Williams/J. Mitoo) - site officiel



1977. Junior Murvin / Lee Perry. "Les gendarmes et les voleurs dans la rue..." Tube monstre, également repris par les Clash. Raconter leur collaboration avec Perry. Les émeutes de 76 à Nothing Hill; Brixton en 1981.



Les rastas et les punks ne pouvaient que s'entendre, à défaut de toujours se comprendre...



1976. Max Romeo / Lee Perry
A signaler, sur le même riddim, la version Fire Fe The Vatican (fire for the Vatican!!)



détail de la pochette de Righteous Are The Conqueror, de Michael Prophet (1980).



Basement 5. 1980 - le morceau Riot évidemment, mais aussi tout l'album 1965-1980: Hard Work, Immigration, Heavy Traffic, Last White Christmas... Plus punk que reggae, pour sûr, une raideur qu'on pourrait dire à la Joy Division, mais avec une basse beaucoup plus loquace, une bonne voix bien prolo, des guitares incisives et un excellent batteur. Et les versions dub sont vraiment puissantes.



en écoute: Nuh Brother Fight (Heavenless) [1983] - play loud, maximum basses!

30/01/2008

kim fowley

"I don't have a girlfriend, and I don't have a dog,
and I don't have a baby, all I've got is rock'n'roll."
Personnage excessif et incontournable du rock underground nord-américain depuis la fin des années 1950, Kim Fowley, auteur-compositeur-interprète (un chanteur affolant et bonimenteur), découvreur de talents (Stooges, Modern Lovers), producteur-pygmalion de groupes à succès, avec une préférence très marquée pour les groupe de filles (The Runaways, certainement son plus beau coup), dealer de rock gras (Kiss, Slade) ou inlassable Monsieur Loyal pour une pléthore de formations surf, doo-wop, garage, country-rock, glam ou new-wave plus ou moins obscures, dit également le « Dorian Gray du rock'n'roll », il a tenu la main aux Flamin' Groovies pour écrire Teenage Head et Sonic Youth a repris son Bubblegum.

On ne compte plus les projets auxquels il a participé d'une manière ou d'une autre en près de cinquante ans de carrière.

"I am the Dorian Gray of rock'n'roll.
If you saw me physically you would'nt believe
I was as old as I am, and I've never aged."

Lance Romance est un des nombreux pseudos de M. Kim Fowley. Il y a aussi Jimmy Jukebox, Baby Bulldog, King Lizard, Sky Hawk...

Discographie sélective

Quelques titres de l'homme, interprétés par Lui-même, entouré de musiciens teigneux et inspirés (les membres de Steppenwolf sont souvent dans le coup), sortis sur des singles confidentiels puis pour certains rassemblés sur des LPs aux pochettes suggestives (l'excellent Outrageous, ou encore Living in the Streets). Un must psyché pop trash :

Animal Man, Born To Make You Cry, Bubblegum, California Swamp Dance, Dangerous Visions, Caught In The Middle, Fluffy Turkeys, Gypsy Canyon, Hallucinations, Is America Dead, Strangers From The Sky, Night Of The Hunter, Nutrocker, Sex With Strangers, Teenage Death Girl, The American Dream, Thunder Road, Underground Lady, You Get More For Your Money On The Flipside Of This Record Talking Blues, Young America Saturday Night, Music Is The Magic, Mr. Responsibility, The Trip, Palm Wine Sound, Reincarnation, They're Coming To Take Me Away, Ha Ha!, Werewolf Dynamite, Pop Art '66, Ain't Got No Transportation, Almost Summer, 25 hours a day, Living in the Streets, Sex & Dope & Violence...

  • Born to be Wild ; 1968, Imperial.
  • Outrageous LP ; 1968, Imperial (Ascension Records CD, 2000).
  • I'm Bad ; 1972, Capitol.
  • International Heroes ; 1973, Capitol.
  • Animal God of the Sreet ; 1975, Capitol.
  • Living in the Streets ; 1977, Sonet (Microbe CD, 2004).
  • Bad News from the Underworld ; Marilyn 1995.
"I used to design shoes, I wrote two books of poetry,
and I was a disc jockey, and a male prostitute
and general all-outwasted human being..."
un autre article wiki initialement créé sous Boum et repris ici.

Site officiel

29/01/2008

the modern lovers

Les Modern Lovers première mouture n'auront existé que trois ans, de 1970 à 1973. Ils se sont formés à Boston autour de Jonathan Richman, chanteur-guitariste-compositeur. Jonathan poursuivra ensuite une carrière solo attachante, parfois accompagné d'autres Modern Lovers, généralement plus acoustiques et bucoliques. En tous cas rien à voir (pratiquement) avec la version initiale du groupe et son unique album The Modern Lovers sorti en 1976, bien après sa dissolution. Ce disque fabuleux, punk-rock avant l'heure, est pour l'essentiel produit par John Cale.

En 1972, les Modern Lovers avaient déjà enregistré des maquettes avec Kim Fowley, mais aucune compagnie discographique n'avait voulu sortir ces bandes dans une Amérique bien recalibrée FM et rock-prog après les tumultueuses années soixante. Les Modern Lovers retournent en studio l'année suivante avec John Cale, mais là encore personne n'est preneur. Le disque, orné d'un simple cœur stylisé sur fond bleu, ne sortira que trois ans plus tard mais le ton direct, rageur et sensible des morceaux marquera la postérité. Les Sex Pistols en reprendront le titre qui ouvre la face A, Roadrunner, écrit à dix-huit ans par Jonathan alors qu'il faisait l'aller-retour Boston-New York pour voir ses héros du Velvet Underground, dont il reprenait souvent Foggy Notion en concert.



Jonathan Richman: guitare et chant
Jerry Harrison: claviers (plus tard membre des Talking Heads)
Ernie Brooks: basse
David Robinson: batterie (plus tard avec les Cars de Ric Ocasek)


A noter que John Felice, guitariste, ami d'enfance de Jonathan, intègre aussi les tout premiers Modern Lovers de 1970- début 71. Il continuera à occasionnellement les rejoindre sur scène et formera par la suite les Real Kids. Par ailleurs, sur une version de Roadrunner produite par Kim Fowley (#2), on peut entendre à la guitare Mars Bonfire, le créateur de Born to be Wild.

Discographie

  • The Modern Lovers (1976, Beserkley, réédité en CD avec des bonus K. F.)
  • The Original Modern Lovers (les sessions Kim Fowley complètes; 1981, Bomp Records, existe aussi en CD)
  • Live at the Longbranch Saloon (1992, Fan Club/New Rose CD)
  • Precise Modern Lovers Order (live in Berkeley & Boston 1972-1973; 1994, Rounder CD).
  • Live at the Longbranch & More (1998, Last Call CD + Munster dble LP)
JUKEBOX
I wanna sleep in your arms
She cracked [1972 demo version]

première parution-création sur wikipedia il y a deux ans sous un autre pseudo (Boum)...

A venir: chronique de trois concerts de Jonathan Richman.

27/01/2008

the gun club


Un groupe à part. Un type à part que ce Jeffrey Lee Pierce, mort en 1996, oui, à l'âge de 38 ans. La nouvelle de sa disparition fut un choc, tellement il avait imposé sa marque sur nos jeunesses musicales. Les années passant, il suffisait qu'on sache qu'il était toujours là, qu'on ait de loin en loin quelques nouvelles - un live pirate moyen ou un album studio plus léché où l'on cherchait d'abord en vain la fureur des débuts avant de goûter aux chansons plus apaisées qu'il renfermait - pour que, si besoin était, tout rentre dans l'ordre: le Gun Club était toujours en activité, c'était ça l'important. Et puis... Retour sur quelques épisodes.

En avril 81, à Los Angeles, le groupe entre en studio pour y enregistrer quelques titres. De cette première session (connue) sortiront: Devil in the Woods, Goodbye Johnny, Preaching the Blues, Watermelon Man et Fire of Love, qui seront réenregistrés ensuite et replacés sur les deux premiers albums officiels. Mais, comme on dit, tout y est déjà... à suivre...

Jeffrey Lee Pierce: voix
Ward Dotson: guitares
Rob Ritter: basse
Terry Graham: batterie